|
Durant la dernière guerre mondiale, le JAZZ, officiellement interdit dans les territoires "annexés" (Alsace-Lorraine), ne fait pas l'objet d'un réel ostracisme ailleurs. Il n'est pas absent des scènes (ou des estrades) parisiennes. L'entrée dans la capitale, le 14 juin 1940, des visiteurs indésirables ne perturbe que quelques jours l'activité des cabarets, comme des autres lieux de spectacles, qui reprend ensuite de plus belle ...
Selon Candide du 26 mars 1941, il y avait au mois de janvier 1941 cinquante-cinq cabarets et boîtes de nuit, soit quinze aux Champs Elysées, vingt-cinq à Montmartre, neuf à Montparnasse et six dans les alentours de l'Opéra. En ce mois de mars 1941, il y en a soixante-cinq, soit respectivement: vingt, vingt-neuf, neuf et sept.
Encore plus nombreux, ils attirent toujours une clientèle abondante et hétéroclite, composée de représentants des forces d'occupation mais aussi d'occupés peu sensibles à cette promiscuité et dont les évènements n'ont pas affecté la situation personnelle et leur ont été au contraire, pour une partie d'entre eux en tout cas, largement profitables. Par une sorte d'accord tacite, certains établissements parviennent à ne recevoir que des clients de même origine.
Pour éviter de heurter les autorités qui jugent le jazz comme une musique " de jungle, nègre, juive et décadente ", les standards les plus célèbres sont affublés de titres plus ou moins fantaisistes mais français ! Voir la page : Titres "maquillés".
Beaucoup de musiciens (dont Django REINHARDT !) ont la possibilité d'exercer leur art, bénéficiant du manque de rigueur, voire d'une certaine bienveillance à leur égard de l'occupant.
Le JAZZ et le SWING ne sont pas tabous, loin de là ... Le JAZZ de PARIS, dès les premiers mois de 1941,se produit dans différents cabarets, Robert BERGMANN dirige l'Orchestre Symphonique de Jazz, notamment fin 1941, début 1942, lors de concerts très courus où sont interprétées des oeuvres de Michel WARLOP (Swing Concerto) et de Django REINHARDT. On ressort même la pièce de Marcel Pagnol: JAZZ, datant des années folles et présentée en mars 1941 au GYMNASE avec en vedette Harry Baur.
Le mot SWING surtout, fait recette. Les orchestres sont souvent swing, quand ils ne sont pas des jazz-swing; les tziganes, présents jusqu'à la fin de l'Occupation, peuvent jouer "swing", le Swing Club de Paris possède sa propre formation qui se produit dans une boîte de la rue Pigalle (Le MEGEVE) en 1942. Des revues comme "Paris Swing", "V'là Paris ... Swing " ou "Atout ... Swing" sont présentées cette année là. Dans cette ambiance festive, le CHANTILLY propose pour le réveillon 1941/42 une revue au titre provocateur: "Sans restrictions" ainsi qu' ' un merveilleux programme de nuit ".
En février 1942, un Festival Swing a lieu à la Salle PLEYEL au profit du " Secours National - Entr'aide d' Hiver du Maréchal " et des musiciens prisonniers et leurs familles avec toutes les vedettes du JAZZ français.
En 1943 et 1944,, l'activité des musiciens de jazz ne faiblit pas dans de multiples établissements qui ne semblent pas vraiment affectés par les difficultés de l'heure. C'est moins le cas notamment pour les journaux qui annoncent leurs programmes et qui en raison d'une pénurie de papier réduisent leur format, espacent leur parution et allègent leur contenu.
Cette époque est évoquée également par le site suivant :
Le Jazz à Paris sous l'Occupation
Pour les passionnés d'histoire : un site ami est à consulter sans tarder :
Les livres de guerre
|
|
|